Avec la réforme du gouvernement, la retraite se paie cash.
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Marins, infirmiĂšres, aides soignantes, sage-femmes, cheminot·es, Ă©goutiers, Ă©lectriciens⊠Dans de nombreux rĂ©gimes, la mobilisation des salarié·es a permis de mettre en place des dĂ©parts dĂšs 55 ou 57 ans pour compenser la pĂ©nibilitĂ© du mĂ©tier. Lâensemble de ces rĂ©gimes seront supprimĂ©s. A la place, un « compte pĂ©nibilitĂ© » Ă minima qui permettra au mieux de partir Ă 60 ans. Quand on sait que lâespĂ©rance de vie en bonne santĂ© dâun ouvrier est de 59 ans, on mesure quâils finiront en invaliditĂ© ou au chĂŽmage avant mĂȘme la retraite.
Seuls 6 critĂšres seront dĂ©sormais pris en compte : les tempĂ©ratures extrĂȘmes, le bruit, le travail de nuit, le travail en Ă©quipes successives alternantes, le travail rĂ©pĂ©titif, les activitĂ©s exercĂ©es en milieu hyperbare. Exit le port de charges lourdes, le travail postĂ© etc. Des critĂšres trĂšs discriminants pour les femmes : depuis la mise en place du compte pĂ©nibilitĂ© dans le privĂ© 75% des salariĂ©.e.s qui y ont acquis des points sont des hommes.
Rien ne prĂ©voit dans le projet du gouvernement de prendre en compte les annĂ©es dâĂ©tudes. Câest pourtant autant dâannĂ©es de travail pendant lesquels il ne sera pas possible dâaccumuler des points sans combiner Ă©tudes et travail, ce qui menace la rĂ©ussite de chacun.e dans sa formation.
PrĂ©caritĂ© pendant les Ă©tudes, puis prĂ©caritĂ© au travail et enfin prĂ©caritĂ© Ă la retraite ? Belles perspectives pour les jeunes ! Le gouvernement nous rassure en disant que les jobs Ă©tudiants nous rapporteront quelques « points retraite »... mais qui ne compenseront ni le recul de lâĂąge de dĂ©part ni la prise en compte de lâensemble de la carriĂšre au lieu des 25 meilleures annĂ©es.
La prise en compte de lâensemble de la carriĂšre pour le calcul de la retraite pĂ©nalisera particuliĂšrement les carriĂšres ascendantes, plus frĂ©quentes chez les cadres. Plus la diffĂ©rence entre le dĂ©but et la fin de carriĂšre sera importante, plus le montant de la pension sera Ă©loignĂ© du salaire de fin de carriĂšre. La consĂ©quence: plus de maintien du niveau de vie une fois Ă la retraite.
Les cadres supĂ©rieurs ne pourront plus cotiser sur la totalitĂ© de leur salaire. Cela limitera les ressources pour financer les retraites et les renverra vers des systĂšmes dâĂ©pargne individuelle pour maintenir leur niveau de vie.
Pour maintenir leur niveau de vie une fois Ă la retraite, les cadres seront renvoyĂ©s vers lâĂ©pargne retraite et les fonds de pension. Une aubaine pour les assureurs et les banquiers. Mais une loterie pour les salarié·es (car rien ne garantit de rĂ©cupĂ©rer son Ă©pargne une fois Ă la retraite) et une fragilisation de notre systĂšme par rĂ©partition qui perdra les cotisations des salarié·es les mieux payé·es !
Les « points de solidaritĂ© » attribuĂ©s pour compenser les pĂ©riodes de chĂŽmage, invaliditĂ©, maternitĂ©... seront gĂ©rĂ©s dans un budget sĂ©parĂ© des retraites, financĂ©s par lâimpĂŽt et pourront ĂȘtre remis en cause chaque annĂ©e par les parlementaires, Ă lâimage de ce qui sâest passĂ© sur les aides au logement. Il n'y aura plus de garantie de la compensation des pĂ©riodes de chĂŽmage.
Avec la prise en compte de lâensemble de la carriĂšre pour le calcul de la retraite au lieux des 25 meilleures annĂ©es comme aujourdâhui, les annĂ©es de prĂ©caritĂ© ne pourront plus ĂȘtre effacĂ©es et baisseront le montant de la retraite.
Avec la rĂ©forme de lâassurance chĂŽmage, la moitiĂ© des privĂ©.e.s dâemplois vont voir leur allocation chĂŽmage rognĂ©e ou carrĂ©ment supprimĂ©e... Ce qui diminuera dâautant leurs points pour la retraite !
Fin des dĂ©parts anticipĂ©s des aides soignantes, infirmiĂšres, sage-femmes, Ă©goutiers, Ă©ducateurs PJJ... Ă lâexception des mĂ©tiers en uniforme, il nây aura plus de possibilitĂ© de partir avant 62 ans pour compenser la pĂ©nibilitĂ©.
Les primes seront désormais intégrées dans le calcul des retraites, ce qui est une bonne chose. Mais en contrepartie, le montant des pensions de retraite va baisser. Les fonctionnaires dont la rémunération repose fortement sur les primes - hauts-fonctionnaires notamment - seront avantagés, mais resteront concernés par la baisse générale des pensions de retraite. Pour les fonctionnaires qui ont peu de primes (souvent les femmes) ce sera la double peine : baisse de leur pension et aucun gain à la prise en compte des primes dans le calcul de la retraite.
La prise en compte de toute la carriĂšre au lieu des 6 derniers mois pour le calcul de la retraite va faire baisser les pensions des fonctionnaires, notamment pour celles et ceux qui ont peu de primes.
Les périodes de creux seront accentuées et laisseront aux indépendants la plus complÚte responsabilité pour cotiser, ce qui les obligera à augmenter leurs honoraires auprÚs des clients ou réduire leurs marges.
Il faudra travailler beaucoup plus longtemps pour pouvoir maintenir son niveau de vie une fois parti.e Ă la retraite, ce qui est trĂšs discriminant pour les femmes. Elles ont en effet des durĂ©es de carriĂšre beaucoup plus courtes du fait des charges familiales et risquent dâĂȘtre toujours plus nombreuses Ă se retrouver au minimum de pension.
En cas de dĂ©cĂšs du conjoint, les femmes seront obligĂ©es dâattendre de partir en retraite pour toucher la pension de rĂ©version, alors quâaujourdâhui ce droit est ouvert dĂšs 55 ans. Si elles divorcent, elles n'auront plus de pension de rĂ©version.
La validation de 2 ans de cotisations par enfant qui existe aujourdâhui sera supprimĂ©e, ainsi que la majoration de pension de 10% pour celles et ceux qui ont 3 enfants ou plus. A la place, une majoration de pension de 5% par enfant sera attribuĂ©e, mais pour lâun des deux conjoint.e.s au choix. ConsĂ©quence : si ce complĂ©ment Ă©tait attribuĂ© Ă des hommes, certaines femmes pourront ne plus avoir aucune compensation de leur maternitĂ©, ralentissement et interruptions de carriĂšre alors que les Ă©carts avec les carriĂšres des hommes restent trĂšs importants !
Alors que le gouvernement met en avant sa volontĂ© de relever le minimum de pension Ă 1000 âŹ, il prĂ©voit dans le mĂȘme temps de conditionner ce minimum Ă la fois Ă lâatteinte de lâ« Ăąge dâĂ©quilibre » (qui se dĂ©calerait dans le temps) et au fait dâavoir effectuĂ© une « carriĂšre complĂšte ». Les compensations des congĂ©s maternitĂ©s Ă©tant dans le mĂȘme temps supprimĂ©es, ce minimum serait de plus en plus dur Ă atteindre pour les femmes.
Pour dĂ©miner le mouvement social, le gouvernement a annoncĂ© quâil Ă©tait prĂȘt Ă mettre en place la « clause grand-pĂšre », soit rĂ©server lâapplication des reculs de sa rĂ©forme aux nouvelles gĂ©nĂ©rations uniquement.
Le gouvernement prĂ©voit un systĂšme en pilotage automatique, oĂč lâĂąge de dĂ©part reculera sans cesse puisquâil devra suivre lâespĂ©rance de vie de chaque gĂ©nĂ©ration : tout dĂ©part avant cet « Ăąge dâĂ©quilibre » sera sanctionnĂ© par une diminution du montant de la retraite dâautant plus forte que le dĂ©part sera prĂ©coce. A carriĂšre Ă©gale il faudra travailler bien aprĂšs 67 ans pour espĂ©rer bĂ©nĂ©ficier dâun niveau de retraite similaire Ă celui dâune personne qui prendrait sa retraite aujourdâhui. Une double peine pour chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration.
Pour dĂ©mobiliser les jeunes, nombreux sont ceux qui entretiennent lâidĂ©e selon laquelle nous nâaurons pas de retraite. Or aujourd'hui, mĂȘme dans les prĂ©visions les plus pessimistes, nous aurons toujours une retraite, simplement d'un niveau indigne. Renversons le dĂ©faitisme : nous aurons une retraite ! Le fait qu'elle soit solidaire et suffisante dĂ©pendra de notre mobilisation.
Le gouvernement souhaite faire entre 8 et 17 milliards dâĂ©conomies sur lâannĂ©e 2025. Ăa veut dire qu'il souhaite baisser les pensions et allonger la durĂ©e de travail de toutes les personnes qui avaient prĂ©vu de partir entre 2020 et 2025 dans des proportions considĂ©rables.
Le niveau des pensions qui sont versĂ©es aujourd'hui pourrait tout Ă fait diminuer. Câest ce qui sâest passĂ© en SuĂšde oĂč les pensions ont Ă©tĂ© amputĂ©es de 10% entre 2010 et 2014. Pour faire des Ă©conomies sur le budget des retraites, le gouvernement a dĂ©jĂ dĂ©sindexĂ© les pensions et augmentĂ© la CSG sur les retraitĂ©s. Il nâoffre aucune garantie que le niveau de vie garanti par les pensions actuelles ne diminuera pas dans les prochaines annĂ©es.
Lâobjectif du systĂšme de retraite ne serait plus de maintenir le niveau de vie mais de ne pas augmenter les dĂ©penses de retraites. On bloque les cotisations Ă leur niveau actuel et en cas de besoin, on ajuste Ă la baisse le niveau des pensions. Le montant de notre retraite dĂ©pendra de lâespĂ©rance de vie de chaque gĂ©nĂ©ration et de la situation Ă©conomique, et nous le connaĂźtrons au dernier moment. La loterie.
Le gouvernement prĂ©voit de plafonner le financement des retraites Ă son niveau actuel. Pourtant, dâici Ă 2050, le nombre de plus de 60 ans va augmenter de 40%. . La mĂȘme part de gĂąteau pour une proportion plus importante de personnes ? Ăa fait moins de gĂąteau pour tout le monde. Ăa fait baisser les retraites pour tout le monde.
Le gouvernement prĂ©voit un systĂšme en pilotage automatique, oĂč lâĂąge de dĂ©part reculera sans cesse puisquâil devra suivre lâespĂ©rance de vie de chaque gĂ©nĂ©ration. Pour les 1980, « lâĂąge dâĂ©quilibre » est dĂ©jĂ prĂ©vu dâĂȘtre 65,4 ans. Pour les 1990, ce sera 66,25 ans, et sans garantie du niveau de pension !